Acquisitions

Notre politique d’acquisition

 

L’Association pour la sauvegarde de la maison de Saint-Just mène une politique d’acquisition de manuscrits autographes et de documents présentant un intérêt scientifique pour la connaissance de l’action politique, de l’œuvre et de l’image du Conventionnel.

 

Notre association s’est particulièrement attachée à rassembler un ensemble de manuscrits de Saint-Just rares ou inédits. Depuis 1990, elle a acheté lors de ventes publiques ou auprès de libraires spécialisés une dizaine d’autographes de Saint-Just dont plusieurs manuscrits inédits importants comme La Raison à la morne [morgue], œuvre de jeunesse de Saint-Just, ou le brouillon d’un discours qu’il souhaitait présenter à la Convention.

 

Par ailleurs, notre association réunit depuis plusieurs années une collection de portraits de Saint-Just, depuis la Révolution jusqu’à nos jours, et d'œuvres en rapport avec ce révolutionnaire.

 

La plupart de ces œuvres sont exposées dans la Maison de Saint-Just à Blérancourt, éventuellement sous forme de fac-similés lorsqu’elles sont trop fragiles.

 

DERNIERES ACQUISITIONS

 

Cinq affiches signées Saint-Just datant de sa mission en Alsace (1793)

 

L’association a eu l’opportunité d’acheter auprès d’un libraire alsacien un ensemble de cinq affiches bilingues français-allemand signées des Conventionnels en mission en Alsace Louis Antoine Léon de Saint-Just et Philippe Le Bas. Ces affiches ou « placards » destinés à faire connaître à la population les arrêtés pris par ces deux représentants durant leur mission auprès de l’armée du Rhin (octobre à décembre 1793).

 

Deux de ces affiches sont de grand format. L’une rapporte les arrêtés ordonnant que 500 000 livres soient employées au soulagement des familles indigentes de Strasbourg et la réquisition de 2 000 lits chez les riches (arrêtés des 22 et 24 brumaire an II) et l’autre trois arrêtés qui concernent la cathédrale de Strasbourg et ses fortifications (arrêtés du 4 frimaire an II). Parmi les affiches de format inférieur, deux sont célèbres. Il s’agit des proclamations du 25 brumaire an II annonçant que « tous les manteaux des citoyens de la ville de Strasbourg sont en réquisition » et invitant les Strasbourgeoises à « quitter les modes allemandes puisque leurs cœurs sont français ». La dernière affiche, jusqu’à présent absente des collections publiques, porte sur la réorganisation du Tribunal révolutionnaire de Strasbourg.


 

Une médaille Saint-Just réalisée en 1891

 


Cette médaille en bronze portant des traces d’argenture de très petit format (34 millimètres de diamètre) appartient à un groupe de médailles commémoratives portant au revers le texte « Souvenir du 14 juillet » suivi d’une date ainsi que « Bar de Ménilmontant – Louis Delafosse ». Ces médailles paraissent avoir été commandées par cet établissement parisien à raison d’une par an pour célébrer le 14 Juillet devenu fête nationale depuis la loi Raspail du 6 juillet 1880. Elles représentent des personnalités de la Révolution, comme Saint-Just et Kléber, mais aussi le chimiste et homme politique républicain François-Vincent Raspail (1794-1878) dont le fils fut à l’origine de la loi sur le 14 Juillet.


 

Deux éditions originales des discours de Saint-Just

sur le jugement de Louis XVI

 


Afin d’enrichir l’exposition permanente présentée dans la Maison de Saint-Just, l’Association a acquis auprès d’un libraire les éditions originales de deux importants discours de Saint-Just : l’Opinion du citoyen Saint-Just, député du département de l’Aisne, concernant le jugement de Louis XVI qu’il lut à l’Assemblée le 13 novembre 1792, et son Discours prononcé le 26 Décembre à la Convention Nationale sur Louis XVI.  Ce deux brochures in-8° de 10 et 14 pages furent imprimées en 1792 sur les presses de l’Imprimerie nationale. Hormis une trace de mouillure dans un coin, elles sont l’une et l’autre en parfait état.

 

Comme on le sait, le procès de Louis XVI fut précédé de débats au cours desquels les députés durent décider si le roi pouvait ou non être jugé. Le 13 novembre 1792, dans ce qui fut sa première intervention à la Convention nationale, Saint-Just soutint non seulement que Louis XVI devait être jugé mais qu’il devait être condamné pour avoir été roi : « On ne peut point régner innocemment : la folie en est trop évidente. Tout roi est un rebelle et un usurpateur. » Le discours qu’il prononça quelques semaines plus tard, le 27 décembre 1792 (le titre de la brochure est erroné), contribua à asseoir sa réputation d’orateur. Dans ce discours, Saint-Just s’attache à examiner la conduite de Louis XVI depuis la Révolution en montrant qu’il a sans cesse nourri des projets contre-révolutionnaires. Les journaux nous apprennent que ce second discours, moins célèbre que celui du 13 novembre, fut particulièrement applaudi des spectateurs qui suivaient les débats depuis les tribunes de la salle du Manège.


Un exemplaire de l'édition des

Fragmens sur les Institutions républicaines de 1831

L’Association pour la sauvegarde de la Maison de Saint-Just a acquis récemment un exemplaire de l’édition des Fragmens sur les Institutions républicaines paru en 1831 chez le libraire parisien Techener. Il s’agit de la deuxième édition du dernier texte demeuré inachevé de Saint-Just, dont le manuscrit a été conservé précieusement par ses amis après son exécution. Elle reprend le texte de l’édition parue en 1800 chez Fayolle mais est augmentée d’une préface de huit pages intitulée « Préliminaires » due à l’écrivain romantique et bibliophile Charles Nodier (1780-1844), qui devait être élu à l’Académie française deux ans plus tard.

 

L’édition des Fragmens sur les Institutions républicaines de 1831 est un témoignage du renouveau de l’intérêt porté aux idées politiques de Saint-Just et, plus particulièrement, au texte important qu’est le Projet d’institutions à partir de la Monarchie de Juillet. La préface de Charles Nodier mérite également de retenir l’attention par les informations qu’elle apporte sur le sort de l’édition de 1800 des Fragmens sur les Institutions républicaines, qui vit ses trois cents exemplaires presque tous « mis à la rame » par ses éditeurs eux-mêmes après que les autorités eurent considéré l’ouvrage « comme un appel aux souvenirs des Jacobins ».

 

On pourra consulter à cette adresse (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5487365q/f4.image) l’exemplaire des Fragmens sur les Institutions républicaines de la Bibliothèque nationale de France avec les « Préliminaires » de Charles Nodier. Le site Gallica propose également une présentation plaisante de Charles Nodier et de plusieurs de ses œuvres à l’adresse suivante : https://gallica.bnf.fr/essentiels/nodier.


L'édition originale du Discours du 9 Thermidor

L’Association pour la sauvegarde de la Maison de Saint-Just possède un ensemble d’éditions originales de discours de Saint-Just prononcés à la Convention nationale entre 1792 et 1794 qui lui a été offert par l’un de ses adhérents. Afin de compléter cette collection, l’Association a souhaité acheter un exemplaire de la première édition du Discours commencé par St-Just, en la séance du 9 Thermidor. Cette mince plaquette acquise auprès d’un libraire suisse est constituée de vingt pages in-8°. Contrairement aux deux autres tirages révolutionnaires connus de ce discours, elle ne comporte pas l’indication finale «  De l’Imprimerie nationale ».

 

Dans ce discours qu’il fut empêché de prononcer, Saint-Just défend Robespierre de l’accusation d’être, comme le prétendent ses ennemis, le « tyran de l’opinion » et cherche une issue à la crise politique qui aura pour conclusion le coup d’État du 9 thermidor (27 juillet 1794) et l’exécution sans jugement de Robespierre, de Saint-Just et de leurs amis le lendemain. C’est là un texte capital pour comprendre la crise de Thermidor et ses enjeux mais aussi l’un des plus beaux discours de Saint-Just et, peut-être plus encore, un écrit particulièrement émouvant lorsqu’on songe aux circonstances dans lesquelles il fut composé.


Sept œuvres de Ian Hamilton Finlay

L'Association a acheté pour l'exposition Saint-Just vu par les artistes, 250 ans d'images et de légendes un ensemble d'œuvres sur papier de l'artiste écossais Ian Hamilton Finlay consacrées à la figure de Saint-Just. Il s'agit de Heroic Anagrams : Saint-Just (avec Alexander Stoddart, 1983), A Flute for Saint-Just (1983), Project for a Monument to Saint-Just (avec Nicholas Sloan, 1985), Proclamation des Représentants du Peuple (d'après le texte de l'affiche de la proclamation de Saint-Just et Le Bas du 15 novembre 1793, 1985), Saint-Just Cube (1986), Two Friends (avec Iain Stewart, 1988), Saint-Just Composing the Republican Institutions (avec Gary Hincks, 1992).

 

Finlay a réalisé un nombre important d'œuvres en rapport avec la Révolution française en marquant une préférence pour la figure de Saint-Just. Sept d'entre elles représentatives de l'art de Ian Hamilton Finlay ont été acquises par l'Association en 2017.  La lithographie Saint-Just Composing the Republican Institutions  reproduite ci-dessus a pour source un dessin du peintre italien Giuseppe Bernardino Bison (1762-1844); Elle propose une vision héroïque de Saint-Just écrivant son Projet d'Institutions qui l'assimile à Apollon, comme dans d'autres œuvres de Finlay.

 

On pourra voir d'autres réalisations de Ian Hamilton Finlay consacrées à Saint-Just sur le site Internet de l'artiste (http://www.ianhamiltonfinlay.com/). On verra également plusieurs œuvres monumentales de Finlay en hommage au jeune révolutionnaire dans ce reportage sur Little Sparta (https://www.youtube.com/watch?v=Jee-4F0Xwxg), la jardin créé par Finlay en Ecosse.


Une affiche du Projet de Constitution du 10 juin 1793 signée de Saint-Just

L'Association a acquis en 2017 une rare affiche du Projet de Constitution du Peuple français datant de 1793. Il ne s'agit pas du texte constitutionnel voté le 24 juin 1793, la célèbre Constitution de 1793 dite « de l'an I », mais du projet à partir duquel travaillèrent les Conventionnels et qui leur fut présenté le 10 juin 1793 au nom du Comité de salut public. Ce Projet de Constitution fut l'œuvre de cinq rédacteurs adjoints pour cette tâche au Comité de salut public : Saint-Just, Hérault de Séchelles, Couthon, Mathieu et Ramel, dont on lit les noms au bas de l'affiche.

 

Plusieurs articles du Projet de Constitution sont directement repris de l'Essai de Constitution que Saint-Just avait lu à la Convention le 24 avril 1793 et qui avait été alors fort remarqué. C'est le cas du chapitre XXV concernant les rapports de la République française avec les nations étrangères (« Le peuple français se déclare l'ami et l'allié naturel des peuples libres. Il ne s'immisce point dans le gouvernement des autres nations; il ne souffre pas que les autres nations s'immiscent dans le sien. Il protège les étrangers bannis de leur patrie pour la cause de la liberté; il refuse asile aux tyrans. Il ne fait point la paix avec un ennemi qui occupe son territoire ») qui est inspiré des articles suivants de l'Essai de Constitution de Saint-Just : « Le peuple français se déclare l'ami de tous les peuples. (...) Il offre un asile aux grands hommes, aux vertus malheureuses de tous les pays »« La République protège ceux qui sont bannis de leur patrie pour la cause sacrée de la liberté. Elle refuse asile aux homicides et aux tyrans »« La République française ne prendra point les armes pour asservir un peuple et l'opprimer. Elle ne fait point la paix avec un ennemi qui occupe son territoire » (Seconde partie, chapitre IX, "Des relations extérieures", articles I, IV, V, VI et VII). 


Un arrêté de Saint-Just contresigné par Le Bas

 Cet arrêté est un magnifique témoignage de la mission de Saint-Just et Le Bas auprès de l’Armée du Rhin et plus particulièrement de l’offensive qui permit de débloquer Landau (28 décembre 1793) et de dégager toute l’Alsace. Il est daté de Bitche, 1er nivôse an II (21 décembre 1793), et porte le cachet de cire rouge de représentant du peuple.

 

On lit : « Les représentans du peuple arrêtent que tous les officiers tués seront remplacés sur l’heure par les présens au combat ».

 

 

 

Un portrait gravé de Saint-Just par Delpech

Ce portrait en buste de Saint-Just a été gravé par François-Séraphin Delpech (1778-1825). Il présente l’intérêt d’être l’une des toutes premières représentations romantiques de Saint-Just. La lithographie achetée par l’Association est de dimensions exceptionnelles (50,7 x 31,6 cm) pour ce portrait qui a été beaucoup diffusé au XIXe siècle sous des formats divers.

 

 

 

Un portrait de Saint-Just pour l’Histoire de Robespierre de Hamel

C’est pour une édition comportant de nombreuses illustrations de l’Histoire de Robespierre et du coup d’État du 9 Thermidor de Ernest Hamel qu’a été réalisé ce portrait de Saint-Just. Il date des années 1860-1870. Il porte dans son coin inférieur droit une signature mais il n’a pas été possible de la déchiffrer.

 

 

Un portrait de Saint-Just par le graveur anglais W. H. Mote

Cet autre portrait de Saint-Just est de provenance anglaise. Il est l’œuvre du graveur anglais William Henry Mote (1803-1871) qui, pour le réaliser, s’est étroitement inspiré du buste de Saint-Just par Delpech. La gravure est extraite de l’ouvrage de Henry Brougham, Historical Sketches of Statesmen who Flourished in the Time of George III, publié à Londres en 1843.

 

 

Nos précédentes acquisitions

 

 

Année 2015 : voir le pdf

 

Année 2014 : voir le pdf

 

 

 

Dons et legs

 

L’Association est habilitée à recevoir des dons et legs en nature tels que des manuscrits, des documents imprimés, des œuvres d’art ou des livres.

 

Si vous souhaitez faire un tel don, n’hésitez pas à nous joindre par courriel :

ou à nous écrire à notre adresse postale :

 

Association pour la sauvegarde de la Maison de Saint-Just

B.P. 10013

75921 PARIS Cedex 19